Salsa cubaine, portoricaine, colombienne. Voici un résumé sur les différences entre ces grandes familles et styles de salsa dansés à travers le monde.
Points de vue, vérités et histoire quelques peu compliquée.
Avant de m’engager plus loin et de développer, je tiens à préciser que je ne détiens pas la vérité absolue. Il est possible que vous ayez des connaissances quelques peu différentes et accrues sur le sujet selon votre expérience.
En effet, comme dans n’importe quel autre domaine, chacun détient en fonction de son niveau d’expertise sa propre vérité et sa vision des choses. Seulement, je vais tenter de vous décrire simplement et succinctement ce que je connais de la salsa.
Ce n’est pas une mince affaire, car en réalité l’histoire de la salsa est assez compliquée à cause de nombreuses imbrications historiques et géographiques.
Pour cela, je me base sur la lecture de nombreux articles sur la salsa et sur les récits et explications de mes différents professeurs. Et aussi sur mon expérience personnelle du milieu depuis une vingtaine d’années.
C’est parti !
Les grandes familles de salsa.
Il existe trois grandes familles de salsa communément et vulgairement appelées en France salsa cubaine, salsa portoricaine et salsa colombienne. Ces dénominations sont particulièrement réductrices car cela est en fait beaucoup plus riche et complexe qu’il n’y parait.
Chaque famille de salsa comporte en effet ses racines, son histoire, ses sous-familles et ses différents styles propres.
On peut différencier par exemple les styles de Cali et de Barranquilla pour la salsa colombienne, style qui est le plus dansé en Amérique Latine. Les styles de New-York, Los Angeles, London, Palladium ou Eddie Torres pour la salsa dite « portoricaine ».
Sans oublier le style purement portoricain … de Puerto Rico. Certains de ces styles sont aussi appelés Mambo et sont largement pratiqués dans le monde entier.
On trouve aussi entre autres les styles « casino », « soneado », « timba » et « Miami style » pour la salsa dite « cubaine », qui est plus communément pratiquée en Europe et tout particulièrement en France.
À noter que les cubains emploient le terme « casino » pour désigner leur façon de danser ce que nous appelons « salsa » en Europe.
La Rueda de Casino.
La salsa cubaine permet aussi de danser en « rueda de casino« . C’est une configuration de danse en cercle ou chacun des couples le formant exécute les figures annoncées par le leader parfois aussi appelé le « madre ».
La « rueda de casino » est une excellente configuration pour enseigner et apprendre la salsa. Elle permet à chacun des participants de bien voir les démonstrations et explications de techniques et figures lors du cours. De plus, cela apporte une dimension vraiment conviviale et très ludique.
Les différences entre les styles de salsa.
Les différences notables entre tous ces styles de salsa varient entre le temps sur lequel les danseurs effectuent le « break« .C’est à dire le changement de direction ou le temps sur lequel ils démarrent le premier pas.
Il est possible de danser sur le 1 (break on1) qui est le temps fort de la mesure musicale, ou sur le 2 (break on2) qui est le contre-temps.
Mais certains danseurs, notamment à Cuba ou en Colombie, peuvent parfois danser sur le 3 ou sur le 4. En fonction de tout cela, les sensations de danse et de connexions à vos partenaires et à la musique seront alors très différentes.
Une autre différence se situe aussi au niveau de la ligne de danse. En salsa « portoricaine », ou « salsa mambo », la danseuse se déplace principalement sur le tracé imaginaire d’une ligne droite au sol en suivant les guidages de son partenaire qui lui laisse la place.
Contrairement à la salsa « cubaine » où le danseur et sa partenaire se déplacent l’un autour de l’autre en suivant un cercle tout en effectuant les figures. Tout du moins dans sa forme la plus répandue.
Quant à la salsa colombienne, pratiquée de façon populaire, les danseurs se déplacent peu. Les partenaires dansent face à face dans une connexion tonique en effectuant de nombreux jeux de jambes complexes et dynamiques.
Un métissage de différentes inspirations folkloriques.
Et enfin, une des dernières différences réside aussi dans la façon de danser en fonction des origines historiques et populaires des différents styles de salsa. Les styles de salsas « mambo » par exemple sont beaucoup plus inspirées des danses de salon. Bien qu’elles puisent également dans les racines des autres styles.
Dans la salsa « cubaine », on peut retrouver toutes les racines des danses populaires afro-cubaines et caribéennes (son montuno, danzon, mambo, chà-chà-chà, rumba, Orishas, etc…).
Et la salsa colombienne quant à elle s’inspire fortement du swing et des rythmes plus « rock », mélangés à du boogaloo. Les façons de démarrer ou d’impulser les passes et figures peuvent aussi varier en fonction des différents styles, ainsi que leurs terminaisons.
La salsa porte bien son nom.
En conclusion la salsa, « la sauce », porte très bien son nom ! Elle est riche et variée et n’en finit jamais d’évoluer, s’inspirant de tous les courants musicaux et artistiques existants.
Mais je vous rassure ! Cela n’en fait pas pour autant une danse et une activité compliquée et inabordable. Le mieux pour vous en convaincre est de l’expérimenter.